La militante Deborah de Robertis, qui avait tagué “Me Too” sur cinq oeuvres en exposition au Centre Pompidou-Metz le 6 mai dernier, dont le tableau “l’origine du monde” de Gustave Courbet, a vient d’être mise en examen.
Des dégradations militantes
L’artiste franco-luxembourgeoise revendique être à l’origine de l’action début mai au centre Pompidou-Metz où cinq œuvres, dont le tableau “L’origine du monde” de Courbet, ont été taguées et une autre dérobée, vient d’être mise en examen, a-t-on appris auprès du parquet de Metz.
Elle a été mise en examen des chefs de “dégradations ou détériorations volontaires de biens culturels” en réunion ainsi que du vol d’un bien culturel en réunion, a précisé le magistrat.
À l’heure où Judith Godrèche émeut le monde du cinéma, Déborah de Robertis choque le milieu de l’art, où la révolution Me Too n’est pas répandue. Controversée, Déborah de Robertis est tenue à distance par ses pairs qui disqualifient ses outrances artistiques et sa position de victime.
Une broderie d’Annette Messager
Pour justifier son geste, la performeuse diffuse sur Vimeo une vidéo de dix-sept minutes, tournée une dizaine d’années plus tôt. Le film est présenté comme une « œuvre artistique » qui a depuis été retiré de la plate-forme.
Dessus, s’y dévoile la relation intime que l’artiste entretenait, à l’époque, avec Bernard Marcadé. Lui, habillé sur le lit. Elle, nue derrière la caméra. L’échange est cru. « J’ai envie que tu me suces. C’est la seule chose qui me fera bander », dit l’historien d’art, avant que la caméra ne zoome sur une broderie d’Annette Messager, accrochée au-dessus de son lit.
“Être placée en garde à vue est totalement disproportionné”
Deborah de Robertis avait notamment revendiqué un geste de “réappropriation” de cette broderie d’Annette Messager, qui était issue de la collection personnelle d’un critique d’art également commissaire de l’exposition “Lacan, quand l’art rencontre la psychanalyse”.
Deborah de Robertis a réagi: “Être placée en garde à vue et mise en examen pour avoir fait usage de ma liberté artistique et de ma liberté d’expression est complètement disproportionné.” En marge de son action au musée, celle-ci avait effectué un signalement au parquet de Paris contre plusieurs hommes du monde de l’art contemporain, les qualifiant de “calculateurs”, “prédateurs” ou “censeurs”.
Une série d’actions militantes
Peint en 1866, le tableau “l’origine du monde” représente un sexe de femme. Entré dans les collections du musée d’Orsay en 1995, il a été prêté au Centre Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition consacrée au psychanalyste Jacques Lacan, qui en a été le dernier propriétaire privé.
En 2014, Deborah de Robertis posait déjà à demi-nue, les cuisses écartées sous L’Origine du monde (1866) au Musée d’Orsay à Paris. Le but était de dénoncer la place des femmes dans le monde de l’art. L’artiste franco-luxembourgeoise s’en sort alors avec un rappel à la loi après quelques heures de garde à vue.
Condamnée à une amende pour s’être dénudée devant la grotte de Lourdes en 2018, Deborah de Robertis a été relaxée après d’autres actions similaires, notamment en 2017 pour avoir montré son sexe au musée du Louvre devant “La Joconde”.
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