Yseult a livré une interprétation exceptionnelle lors de la cérémonie de clôture des jeux olympiques de Paris 2024. L’artiste française de 29 ans, a repris avec force le classique “My Way”, Frank Sinatra adapté du tube “Comme d’habitude” de Claude François, devant un public mondial. Retour sur un parcours personnel et professionnel marqué par un résilience exemplaire et une volonté d’affirmation de soi.
Les débuts d’Yseult : une ascension marquée par la désillusion
La carrière d’Yseult Onguenet, née de parents camerounais dans le nord de la France, a débuté en 2014 lorsqu’elle a atteint la finale du télé-crochet la “Nouvelle Star” à seulement 20 ans. Bien que cette expérience lui ait ouvert les portes de l’industrie musicale, elle s’est rapidement heurtée à la réalité d’un milieu très formaté. Son premier album, sorti en 2015 après la signature d’un contrat avec une maison de disques, ne rencontre pas le succès escompté. Brimée par les attentes de l’industrie, Yseult se sent aliénée par un projet qui ne la reflète pas complètement , la plongeant dans une période de doute et de remise en question.
La renaissance d’Yseult : liberté, indépendance et affirmation de Soi
Face à cette désillusion, Yseult prend une décision radicale : reprendre totalement le contrôle de sa carrière. Elle créée même son propre label, Y.Y.Y., devenant ainsi manageuse, productrice et directrice artistique de ses projets. Ce choix d’indépendance lui permet de redéfinir son image et sa musique, en harmonie avec son identité de femme “noire et ronde”.
En 2019, Yseult fait un retour remarqué avec son mini-album “Noir”. Exit les tenues et coiffures sages, elle arbore désormais une coupe afro et s’affiche dans des clips où son corps est pleinement assumé. Ce renouveau artistique est un acte de rébellion contre les standards de beauté imposés par l’industrie musicale, et une affirmation audacieuse de son identité.
Le tournant de “Bad Boy” et les victoires de la musique
Un tournant dans sa carrière survient en 2020 avec la sortie du clip “Bad Boy”, où Yseult explore des thèmes intimes et provocateurs comme le shibari, un art japonais du bondage. Dans cette œuvre, elle met en scène ses fantasmes, affirmant sa volonté de prendre des risques : “J’voulais qu’ça transpire d’audace, de vulnérabilité, de passion, de sincérité et d’érotisme.” Cette œuvre, qu’elle qualifie de “lettre ouverte à l’industrie musicale française”, est un appel à repousser les limites créatives et à exciter le regard du public.
En 2021, Yseult est récompensée par le prix de la Révélation féminine aux Victoires de la Musique. Lors de son discours de remerciement, elle partage avec émotion les difficultés rencontrées en tant que femme noire et ronde dans une industrie souvent impitoyable : “Le chemin est long en tant que femme noire, en tant que femme grosse.” Ces mots, empreints de sincérité, marquent durablement les esprits et résonnent au-delà de la scène.
Un succès mondial et une nouvelle direction artistique
Malgré ce succès, le parcours d’Yseult n’a pas été exempt d’épreuves. En 2022, elle traverse un creux médiatique après un bad buzz consécutif à une critique sur les réseaux sociaux. Néanmoins, Yseult persévère et fait un retour en force en 2024 avec le titre “Alibi”, une collaboration internationale avec Pabllo Vittar, drag queen brésilienne, et Sevdaliza, chanteuse néerlando-iranienne. Ce morceau reggaeton connaît un succès fulgurant, s’installant confortablement dans le Top 50 mondial de Spotify.
Outre “Alibi”, Yseult continue d’explorer de nouveaux horizons musicaux avec des morceaux tels que “Bitch you could never”, un titre techno audacieux, et “Suicide”, une chanson pop annonçant son prochain projet, “Mental”, prévu pour septembre 2024.
En clôturant les JO de Paris, Yseult offre bien plus qu’une sublime performance musicale. Elle incarne aussi la lutte pour la reconnaissance des femmes noires dans l’industrie musicale, la célébration de la diversité des corps, et l’affirmation d’une identité forte et indépendante.
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