La semaine de la mode parisienne est toujours l’occasion pour Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de la maison de couture Dior depuis 2017 de réinventer ses propres classiques. Encore une fois, la romaine a mis un point d’honneur à remettre au centre du podium le féminisme, l’inclusion et l’émancipation féminine.
Une libertée revendiquée
Après avoir illuminé le dîner d’État à Versailles avec la majestueuse robe de la reine Camilla, la maison de couture Dior a pris d’assaut les podiums parisiens pour un défilé féministe d’une puissance inégalée. Le deuxième jour de la Fashion Week de Paris a été marqué par un événement qui a brisé les conventions et promu l’égalité des sexes. Les créations audacieuses de Dior ont mis en avant une nouvelle vision de la femme, libérée des stéréotypes et des préjugés. Les silhouettes architecturales présentées lors de ce défilé ont servi de lien subtil entre la robe en soie bleu nuit de la reine Camilla et les pièces de tailleur conçues par la directrice artistique des lignes féminines, Maria Grazia Chiuri. C’est avec une profonde fierté que la styliste italienne a partagé son enthousiasme, déclarant : « Je suis très contente d’avoir eu cette chance. Ce sont des moments historiques. »
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La collection prêt-à-porter, réalisée par une équipe différente, a puisé son inspiration dans l’univers des sorcières, tout en remettant en question les stéréotypes qui imprègnent notre imaginaire dès l’enfance. Maria Grazia souligne l’importance de ces récits dans la construction de notre propre image. Le défilé, qui s’est tenu devant une audience étoilée comprenant des célébrités telles que Charlize Theron, Jennifer Lawrence, Camille Cottin, Léna Situations et Robert Pattinson, a été présenté dans le cadre d’une installation vidéo percutante. Cette installation vidéo, intitulée « Not her » (« Pas elle »), a été imaginée par l’artiste italienne Elena Bellantoni. Elle se décline en jaune fluo et fuchsia, des couleurs éclatantes qui contrastent avec les tenues sobres des mannequins. Cette installation reprend pas moins de 300 images publicitaires sexistes, datant des années 40 jusqu’à nos jours, avec l’objectif de renverser les rôles et de révolutionner les normes établies. L’une des pièces phares de la collection est une tour Eiffel évanescente, inspirée d’une photographie de Brigitte Niedermair. Cette création de Maria Grazia Chiuri prouve que le regard artistique peut métamorphoser un symbole aussi célèbre et universel que la tour Eiffel, en lui insufflant une nouvelle dimension, moins rigide et plus libre.
La nouvelle ère de Dior
Cette philosophie de transformation s’étend également à la mode. La silhouette emblématique de Dior, le « New Look », caractérisée par une jupe corolle et une veste bar cintrée, n’est plus la seule proposition de la maison. La Parisienne selon Dior se voit désormais offrir des vestes droites, presque masculines, des jupes plissées et des tenues confortables, légères, et adaptées à toutes les saisons. La maille occupe une place centrale dans cette collection, enveloppant le corps avec chaleur et sensualité.
Les chemises deviennent asymétriques, dévoilant une épaule nue, tandis que certaines robes longues se parent de transparence. Ces femmes libérées, représentées par les mannequins, arborent tour à tour des bottes militaires et des escarpins ornés de perles montant jusqu’au genou, offrant ainsi un éventail de choix pour toutes les occasions. Les phases de la lune, le soleil, les herbes médicinales et les créatures fantastiques s’invitent également dans les tissus et les broderies. Certaines pièces semblent avoir été brûlées, déchirées ou effilochées, mettant en lumière les dégradations artistiques comme élément constitutif du vêtement, apportant une touche de caractère rock.
Maria Grazia Chiuri explique : « J’aimais raconter cette idée d’évanescence à travers les tissus. » En somme, le défilé féministe de Dior à la Fashion Week de Paris a été bien plus qu’un simple événement de mode. Il a représenté un acte de résistance contre les stéréotypes de genre et une célébration de l’émancipation féminine. Dior a montré que la mode peut être un moyen puissant de transmettre des messages importants et de contribuer à façonner une société plus égalitaire et inclusive.
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