Dans l’ombre du Père Noël : (Re)découvrez les figures féminines des fêtes

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Si le Père Noël avait un profil sur un réseau social, il compterait des millions de followers, suspendus à ses aventures enneigées et ses mises à jour depuis l’atelier des lutins. Mais que dire de ses homologues féminines, souvent méconnues du grand public ? Ces dames, loin d’être de simples faire-valoir dans les récits de Noël, sont des figures à part entière, imprégnées de traditions et de légendes.

De la Mère Noël, figure maternelle et bienveillante, à la mystérieuse Befana sillonnant les cieux italiens, ces femmes incarnent la diversité et la richesse des traditions de fin d’année. Elles apportent non seulement une touche de magie et d’histoire à nos célébrations, mais aussi une force et une indépendance qui remettent en question les stéréotypes.

La Mère Noël, plus qu’une compagne

Imaginez gérer l’atelier du Père Noël, coordonner les lutins et tenir les rennes en ordre – littéralement et figurativement. C’est la Mère Noël pour vous, une figure de proue dans l’effervescence de l’atelier polaire. Mais qui est-elle vraiment ? Selon diverses traditions, la Mère Noël est apparue pour la première fois dans des contes et des poèmes au 19ème siècle. Elle était initialement représentée comme la femme bienveillante et attentionnée du Père Noël, souvent en arrière-plan, mais avec une présence indéniable.

Au fil du temps, la Mère Noël a évolué, passant d’un simple rôle de soutien à celui d’une partenaire égale du Père Noël. Dans certaines histoires, elle est même décrite comme l’architecte derrière les listes de cadeaux et les plans de distribution, apportant ordre et efficacité à l’atelier. Son image est celle d’une femme multitâche par excellence, dont l’indépendance et la force d’esprit rivalisent avec sa bonté légendaire. Cependant, la pleine reconnaissance de la Mère Noël en tant que figure d’autonomie et de force n’est pas encore une réalité universelle.

Imaginons ne pas la limiter à une figure domestique. La Mère Noël deviendrait alors un symbole d’empowerment féminin, reflétant les évolutions sociétales et les luttes pour l’égalité des genres. Elle incarnerait la capacité à jongler avec de multiples responsabilités, tout en apportant chaleur et joie à la saison des fêtes. Elle représenterait non seulement la partenaire incontournable du Père Noël, mais aussi une figure à part entière, inspirant les générations avec sa sagesse, son ingéniosité et sa compassion. Plutôt que de rester dans l’ombre de son célèbre mari, la Mère Noël pourrait briller de son propre éclat, devenant une source d’inspiration et un modèle pour tous.

La Befana, la sorcière bienveillante d’Italie

La Befana, cette sorcière volante italienne, ne manque pas d’adresse lorsqu’il s’agit de distribuer des cadeaux. Mieux qu’une livraison express, elle glisse dans la nuit sur son balai, défiant les lois de la gravité et de la logistique moderne. Mais qui est cette sorcière qui semble avoir trouvé le secret de la jeunesse éternelle ?

Son histoire puise ses racines dans les traditions romaines anciennes, notamment les Saturnales, une fête où les rôles étaient inversés et les cadeaux échangés. Ajoutez à cela une pincée de folklore chrétien – la Befana aurait refusé l’offre des Rois Mages de l’accompagner à Bethléem, puis, rongée par le remords, aurait erré pour trouver l’enfant Jésus, offrant des cadeaux à tous les enfants dans l’espoir d’en trouver le bon.

Mais ne vous y trompez pas, sous ses airs de vieille dame, la Befana est une véritable fée des temps modernes. Elle prouve que l’âge n’est qu’un chiffre, surtout lorsqu’il s’agit de répandre la joie (et quelques friandises). Et pour ceux qui n’ont pas été si sages, elle a un petit quelque chose dans son sac – un charbon pas si doux, rappelant que même les sorcières ont un sens de la justice.

En Italie, elle est célébrée non seulement comme une distributrice de cadeaux mais aussi comme un symbole de renouveau et de sagesse. Après tout, qui d’autre peut se vanter de naviguer dans le ciel nocturne, défiant les stéréotypes d’âge tout en gardant le sourire, même après avoir descendu d’innombrables cheminées ?

Sainte Lucie, la lumière de la Scandinavie

Dans les foyers scandinaves, Sainte Lucie est bien plus qu’une simple distributrice de lumière et de petits pains ; elle est une véritable rock star de la saison hivernale. Cette célébration, qui a lieu le 13 décembre, tire ses origines de la Sainte Lucie historique, une martyre chrétienne dont le nom signifie “lumière”. Elle est réputée pour avoir porté secrètement de la nourriture aux chrétiens persécutés, sa couronne de bougies lui permettant de garder les mains libres pour transporter plus de provisions.

Mais Sainte Lucie n’est pas seulement une figure de générosité et de sacrifice ; elle est aussi une démonstration que même au cœur de l’hiver scandinave, où le soleil semble avoir mis son mode “snooze” un peu trop longtemps, une lueur d’espoir et de chaleur peut percer l’obscurité. Et tout cela, elle l’accomplit sans avoir recours à une armée d’elfes ou à des rennes volants. Qui a besoin de magie quand on a des bougies et une détermination inébranlable ?

En Scandinavie, le jour de Sainte Lucie est l’occasion de processions lumineuses, où jeunes filles et garçons, vêtus de blanc et couronnés de lumières, chantent en l’honneur de cette sainte légendaire. C’est un peu comme le festival de Coachella, mais avec plus de chandelles et moins de musique électronique. Une tradition qui réchauffe le cœur et illumine l’esprit, prouvant que parfois, les vrais héros de l’hiver ne portent pas de cape, mais une couronne de bougies.

Frau Holle, la déesse de l’hiver allemande

Dans le folklore allemand, Frau Holle, ou Dame Hiver, est celle qui prend le contrôle de la météo hivernale, mais d’une manière bien plus poétique que n’importe quel bulletin météorologique. Selon la légende, lorsqu’elle secoue vigoureusement ses oreillers et ses couettes, la neige commence à tomber sur le monde en-dessous. Oubliez les prévisions météo et les satellites ; Frau Holle sait comment transformer un paysage terne en un paradis hivernal en un clin d’œil.

Mais d’où vient cette figure magique ? Frau Holle trouve ses racines dans les anciennes mythologies germaniques et nordiques. Elle était vénérée comme une déesse protectrice du foyer et de la fertilité, souvent associée aux cycles de la vie et de la mort. Dans certaines histoires, elle est même décrite comme la gardienne du royaume des morts, ce qui ajoute une touche de mystère à son personnage déjà fascinant.

Alors que certains attendent un Noël blanc avec impatience, Frau Holle, elle, ne chôme pas. Elle met tout son cœur (et ses oreillers) dans la création d’un paysage hivernal digne des plus belles cartes postales. Et elle le fait avec une efficacité qui ferait pâlir d’envie les services météorologiques.

En Allemagne, elle est une figure bien-aimée des contes de fées, représentant la nature puissante et maternelle. Elle enseigne que chaque flocon de neige a sa place et son importance, un peu comme les gens dans la société. Alors, la prochaine fois que vous verrez la neige tomber, pensez à Frau Holle, qui, avec un simple geste de la main, transforme le monde en un paysage hivernal enchanté.

Snegurochka, la fille des neiges de Russie

Snegurochka, aussi connue sous le nom de la Fille des Neiges, n’est pas seulement la comparse rafraîchissante de Ded Moroz (le Père Gel russe), elle est une star à part entière dans les festivités hivernales russes. Mais d’où vient cette charmante demoiselle de glace ? Selon la légende, Snegurochka est née de la neige elle-même. Dans l’une des versions les plus populaires de son histoire, elle est façonnée par un couple âgé sans enfants, qui désiraient ardemment un enfant. Leur vœu est exaucé lorsque leur bonhomme de neige prend vie sous la forme d’une belle jeune fille, émergeant comme un miracle hivernal.

Mais Snegurochka est bien plus qu’une simple sculpture de neige animée. Elle est souvent représentée comme la petite-fille de Ded Moroz, accompagnant le grand homme gelé dans ses voyages à travers la Russie pour apporter des cadeaux aux enfants. Elle incarne la beauté de l’hiver russe avec sa robe de neige étincelante et son caractère doux et joyeux.

Cette figure glaciale apporte une touche de magie à chaque fête, et pas seulement parce qu’elle vient du froid russe. En tant que partenaire de Ded Moroz, Snegurochka prouve que derrière chaque grand homme gelé, il y a effectivement une femme glaciale, mais incroyablement fantastique. Elle rappelle aux enfants et aux adultes que la magie de l’hiver est vivante et bien présente, et que parfois, les contes de fées peuvent se glisser dans notre réalité.

En Russie, Snegurochka est une figure emblématique des célébrations du Nouvel An, incarnant l’esprit festif et la joie de la saison. Elle est un rappel que même dans le froid le plus mordant, la chaleur de la joie et de la convivialité peut toujours trouver sa place.

Mari Lwyd, une tradition Galloise mystérieuse

La Mari Lwyd, une tradition galloise ancienne, est la preuve que les fêtes peuvent être à la fois effrayantes et incroyablement amusantes. Imaginez un cheval fantomatique chantant, décoré de rubans et portant une tête de cheval en osier, se présentant à votre porte. Oui, cela peut sembler être la recette d’un film d’horreur, mais au Pays de Galles, c’est simplement une manière traditionnelle et plutôt excentrique de souhaiter “Joyeuses Fêtes”!

Mais d’où vient cette tradition insolite ? Mari Lwyd remonte à des célébrations païennes pré-chrétiennes et est étroitement liée aux célébrations du solstice d’hiver. Le nom “Mari Lwyd” lui-même signifie “la jument grise” en gallois et symbolise peut-être un ancien esprit de fertilité ou une figure carnavalesque destinée à chasser les mauvais esprits de l’année écoulée.

Lors de cette célébration, des groupes de villageois, accompagnés de la Mari Lwyd, parcourent les maisons locales, engageant les résidents dans des joutes verbales improvisées et des chants. Si la Mari Lwyd gagne, elle est invitée à entrer, apportant bonne fortune pour l’année à venir.

Ainsi, bien que l’idée d’un cheval fantomatique chantant à votre porte puisse sembler un peu étrange de nos jours, la Mari Lwyd est en fait une charmante tradition galloise, mélangeant l’humour, la créativité et un brin de surnaturel pour célébrer la fin de l’année. Alors, si vous entendez un cheval chanter des chants de Noël en gallois, ne vous inquiétez pas, c’est juste Mari Lwyd, apportant ses vœux de bonheur et de prospérité.

Ces dames de la saison festive prouvent que les fêtes ne sont pas seulement une affaire d’hommes en rouge. Elles apportent de la diversité, de la magie et, avouons-le, une pincée de folie bienvenue dans nos traditions. Alors, la prochaine fois que vous entendrez des grelots, pensez à celles qui pourraient être derrière les rênes :  une de ces dames extraordinaires, orchestrant la magie de Noël avec une efficacité digne d’une CEO de la fête.

#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires EngieAccor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.

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