Actuelle secrétaire générale de Bercy, Marie-Anne Barbat-Layani prend la tête de l’Autorité des marchés financiers (AMF). C’est la première femme a accédé à ce poste stratégique. L’Assemblée nationale et le Sénat ont approuvé sa nomination proposée par Emmanuel Macron. Cette corrézienne, est une experte de la banque et de la finance.
Une carrière dans le secteur bancaire
Sortie de l’Ena en 1993, elle fait ses armes à la direction du Trésor, jusqu’en 1997 puis de 2002 à 2007, et travaille trois ans à l’Inspection générale des Finances à partir de 2012.
A Matignon, elle devient directrice adjointe au cabinet de François Fillon de 2010 à 2012 et à Bruxelles, en tant qu’attachée financière à la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne.
Marie-Anne Barbat-Layani fait des allers-retours entre le public et le privé. Elle a en effet occupée les postes de directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) entre 2014 et 2019 et celui de directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit Agricole entre 2007 et 2010.
Jean-Pierre Jouyet, ancien président de l’AMF et qui a travaillé avec elle, assure que “Marie-Anne dans ses différentes fonctions a toujours fait preuve d’indépendance”, répondant ainsi aux critiques de certains députés craignant d’éventuels conflits d’intérêts.
Familière des crises
Elle affront la crise de 2008 alors qu’elle était au Crédit Agricole, puis la crise de la dette souveraine à Matignon et enfin celle de la pandémie au ministère des Finances.
Pour Marie-Anne Barbat-Layani, la finance est “un univers très mal connu, décrié parfois”, mais “les circuits financiers sont fondamentaux, c’est la vraie vie qu’il y a derrière!”,
Elle affirme que l’AMF doit “continuer à être une boussole” et que “le premier objectif dans un univers économique et financier incertain”est de protéger les épargnants. Son objectif est également d’’ “aller plus fort dans la finance verte” et de travailler sur les cryptomonnaies.
Quant à elle, Marie-Anne Barbat-Layani n’hésite pas à partager quelle a été la “meilleure opération financière de sa vie”: “j’ai payé les droits d’inscription de Sciences-Po à Paris de 450 francs et pour ce prix-là, j’ai eu une année d’études à l’université de New York qui coûtait 15.000 dollars: un effet de levier assez fort !”
Elle succède à Robert Ophèle pour un mandat de cinq ans, non renouvelable. Devenant ainsi la première présidente de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marie-Anne Barbat-Layani rejoint ainsi Verena Ross, présidente de l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) et Delphine d’Amarzit aux manettes de la Bourse de Paris depuis un an.