Assetou Koura : “Le succès du laboratoire de réparation électronique que je dirige témoigne de l’importance de valoriser les compétences de chacun”

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La rédaction

Responsable en gestion de projets et spécialiste en maintenance industrielle, Assetou Koura a su bâtir une carrière solide malgré les défis liés à la reconnaissance de ses compétences dans un secteur majoritairement masculin. Chez Transdev, elle a mis en place une organisation optimisée pour la maintenance des systèmes embarqués, notamment dans le cadre des appels d’offres pour les transports en Île-de-France. Elle partage son combat contre les préjugés sexistes et son rôle dans l’évolution des mentalités au sein de son domaine. Rencontre.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

Mon parcours professionnel, alliant une formation solide en maintenance industrielle et une
expertise en gestion de projets, m’a permis de développer une vision globale des enjeux liés à la maintenance dans différents secteurs. Chez Transdev, j’ai notamment mis en place une organisation optimisée de la maintenance des systèmes embarqués en vue de l’entrée en appel d’offre des transports francilien. Je suis particulièrement fière du club des mainteneurs systèmes que j’ai initié. Ce club est un espace de partage des compétences et révélateur de talents. Aujourd’hui au-delà de mes missions en gestion de projets et d’optimisation des processus, je dirige un laboratoire de réparation électronique qui nous permet de diviser par trois certains coûts de réparation et surtout d’améliorer la disponibilité d’équipements critiques.

Ce qui me rend le plus fière c’est de contribuer à mettre en visibilité des personnes compétentes. Grâce au club des mainteneurs systèmes, j’ai eu la satisfaction de contribuer à la réussite professionnelle de nombreux collaborateurs : mention spéciale à Virginie, Patrick, Abed, Rémi et Audry. Le succès du laboratoire de réparation électronique que je dirige est une véritable récompense pour tout le travail accompli et témoigne de l’importance de valoriser les compétences de chacun. Cette activité est amenée à grandir et à élargir ses missions car une infime partie du business model que j’ai imaginé est actuellement implémentée.

Qui ont été les « voix » inspirantes dans votre carrière et quels ont été leurs messages ?

Les premières voix inspirantes que j’ai eu toute petite sont celles de ma mère et grand-mère, ce sont des femmes battantes qui au-delà des coups durs de la vie continuent à donner le meilleur d’elles-mêmes. Pour elles l’autonomisation et l’indépendance financière des femmes est primordiale. Je suis fascinée par nos échanges qui tournent invariablement autour de projets, business, comment aider à notre échelle les femmes qui nous entourent en leur ouvrant la voie en leur montrant que cela est possible. Cet optimisme qu’elles m’ont transmis font que j’ai cette capacité de projection et de rebond. Dans le choix de ma formation j’ai été inspirée par la carrière de Anne Lauvergeon et Sandra Aguebor qui pour moi sont des pionnières à qui j’ai pu m’identifier et voir que c’est possible d’arriver au sommet sans renier sa personne, ses valeurs et sa féminité. Le message que j’ai tiré de leur parcours est qu’on peut être femme, belle, mariée ou non, avoir des enfants et faire ce métier qui nous passionne tel que technicienne, ingénieure, médecin, manager, patronne d’entreprise. On n’est pas obligé de jouer les équilibristes, mais gérer ses priorités, travailler efficacement en s’assurant que ce qu’on fait est profitable au plus de personnes que possibles.

De nos jours, le sexisme est malheureusement toujours de mise, et je ne fais pas exception d’autant plus que je cumule à moi seule plusieurs clichés : femme issue de l’immigration, diplômée de grande écoles prestigieuse dans un domaine à dominance masculin. Ce qui est triste et me fait rire jaune est que le seul fait que ta présence en tant que femme dérange on t’attribue d’emblée un rôle subalterne ou annonce ton échec d’avance : « Vous êtes là pour le ménage ? » « Ce projet fera Pshitt … » Heureusement que je suis bien entourée et sais m’élever au-dessus de ce type de préjugés. La qualité de mon travail, mes compétences et mes qualités humaines suffisent à faire la différence.

Quelle est votre devise ?

Je n’échoue pas, je me bonifie !

Citez une cause qui vous tient particulièrement à cœur et une association dont vous admirez le travail.

L’éducation des filles et des femmes dans les sciences et technologie est une cause qui me tient particulièrement à cœur. Au lycée, j’ai été lauréate de la fondation Pathfinder et participé au camp d’excellence pour jeunes filles en sciences et technologies en 2005 hors de mon pays. Cette participation a créé plusieurs déclics en moi et m’a permis d’oser rêver grand et surtout travailler d’avantage afin d’avoir une bourse d’excellence.

L’association “Elles bougent” fait un travail remarquable pour promouvoir les carrières scientifiques auprès des jeunes filles dans les collèges et lycée. C’est grâce à des initiatives comme celles de cette association et plein d’autres réseaux de femmes entrepreneures que les mentalités évoluent et que de plus en plus de filles choisissent des études scientifiques et que les femmes osent entreprendre.

#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires EngieAccor, Transdev, La Fondation RAJA, Aurel BGC, Veolia et Mastercard.

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